La gallerie de Bulle

Passion

Introduction trop formelle pour ne pas être feinte, artificielle.
Sourires, regards échangés, effleurements maladroits.
Puis le baiser fougueux, l'étreinte folle, aperçut du ciel.
Mon corps s'abandonne à tes mains et mon cœur se débat.

Au creux de mon ventre tiède, dans l'émotivité même de mes embranchements,
Ton souffle heurté, voyageur de ma peau, me trouve à la rencontre
L'arche nouveau de mon corps, sommet du mont qui s'émeut tendrement.
Soupir étouffé, je te cherche, comme tu me cherches, avec frénésie et désir tour à tour.

Nos bouches ne peuvent taire les plaintes que nos êtres tremblant bannissent,
Et quand ma langue captive la tienne dans la danse de la débauche,
Je sens jusqu'à la moelle que tes chairs frémissent.
La tentation se fait puissante dans ce tableau de désir inachevé, une ébauche.

La passion lascive déferle furieusement dans mon sang chaud.
Ton corps prend de front le mien dans cette bataille sans trêve.
L'assaut attendu, mais soudain me propulse brusquement vers le haut.
Ta conquête acquise, tu explores toujours plus loin dans mon pays de sève.

Les soupirs suivis des lamentations puis des cris s'échappent.
L'air, lourd de la moiteur de nos peaux mêlées, les porte à la brise.
Les vents les engloutis et les montent aux nuages qui les attrapent,
Puis les amas duveteux se déchirent en un murmure effréné que le ciel attise.

Rejetés dans le dernier paradis quand éclate l'écume de nos vagues corporelles.
Nos confessions secrètes se partagent l'une à l'autre dans la volupté.
Étroitement étreint dans la rédemption de notre île charnelle,
Le ciel se souviendra de notre passion dans la candeur de l'éternité.

Fait en quinze minutes

La nuit. Mes nuits sont catastrophiques. Fiévreuse d'envie, je m'endors dans la pâle tiédeur de mes draps qui semblent si raide comparativement à la douceur de ta peau. Mon front bouille de mes secrets désirs qui coulent doucement jusqu'au matelas. Je rêve, d'humeur fantasque et langoureuse. J'explore mes sens contre toi. Le toucher de tes doigts hésitant égrainant ma chair qui se parchemine d'un frisson amoureux. La chaleur de tes yeux contrastant avec leur couleur, comme deux lacs sombres où je me jette sans retenu afin de mieux me noyer avec toi. Le son de ta voix qui m'envoûte par ses beaux accents de douceur et ses intonations qui dessine une partition dans ma tête. Je pose mon front au creux de ton épaule et ferme les yeux afin que s'imprime dans ma mémoire ton odeur qui m'émeut aux larmes, que je voudrais toujours pouvoir sentir près de moi le matin et le soir avant de dormir. Ma bouche se pose sur la peau chaude de ton cou avant de l'effleurer jusqu'à tes lèvres que je possède pour goûter le plus délicieux baiser qui soit. La douceur de ces moments rêvés est presque douloureuse. Le fabuleux rêve deviens un cauchemar quand j'ouvre les yeux dans la pénombre insondable de ma chambre. Seule. Mon corps est transi du désir impétueux que tu m'enlaces encore, que j'ose enfin poser mes lèvres sur les siennes. J'en tremble. J'en meurs. Je ne puis retenir mes larmes une fois de plus. Je réalise cruellement que jamais cette idylle si tendre ne pourra se matérialiser. C'est déchirant. Les sanglots me secouent jusqu'à ce que je m'endorme, épuisée et vidée de mes larmes en songeant à ton être si loin du mien, ton esprit dans un monde différent et ton cœur pour une autre...

L'ombre succubique
(classé 18 ans et + selon certain ou juste pour les pervers(es) comme moi ^^)

Au tréfonds de ta chambre
Dans l'ombre des méandres
Je me cache discrètement
Je t'observe silencieusement

Tu tressaillis dans ton lit
Tu sais que je te guette sans bruit
Mais tu ne crains rien
Tu sais que je ne veux que ton bien

Je te demande de fermer les yeux et tu obéis
Je m'approche lentement et te dévêtis
Je caresse ton corps langoureusement et tu gémis
Impatient, tu me supplies

Je n'obtempère pas et poursuis ton supplice
Tu réalises que tu es encore victime de mon vice
Je te reçois dans ma bouche pour que ta semence me nourrisse
Je me délecte de toi avec délice

Te voilà combler
Mais qui a dit que j'allais m'arrêter?
Je te pousse sur le lit pour m'asseoir sur ton désir ériger
Amplement, rapidement j'entreprend de nouveau de te faire monter

Dans un cri de jouissance infini
Je comprend que c'est fini
Je te retire et disparais dans la nuit
Mais tu sais que je reviendrai vers toi pour te faire vivre une autre agonie...