Poursuivi

Skïkny marchait depuis des heures, suivit de son rat de compagnie.
Une fois qu'il avait quitté les égoûts de l'Empire, il s'était vite acheté une longue veste avec capuche cachant son visage... et il avait eu raison : autour de lui, les gens regardait avec étonnement cette silhouette recourbée suivit d'un rat couinant, mais aucun ne s'était encore enfuit en criant qu'il avait vu un rat géant...
Il ne s'était arrêté que peu de fois et, au bout de plusieurs jours de marches, il était enfin arrivé à Tel'tisha, et il avait espoir qu'il serait recruté par les rebelles...

Il regarda une fois de plus les superbes dagues qu'il avait acheté, ou plutôt volé. Lames effilées comme un rasoir, garde à peine visible mais protégeant pourtant bien la main de la lame, pommeau assez lourd qui stabilisait les armes... Aucun doute, le marchand aurait put faire une bonne affaire...
Mais Skïkny n'avait pas d'armures, et ne savait pas se battre. Son seul espoir, qui s'était pour l'instant réalisé, était qu'il ne subisse pas d'attaques de brigands ou autre, car il n'aurait alors pas survécu.
Soudain, il aperçut une silhouette derrière lui, et il se rendit compte que ça faisait un bout de temps qu'elle le suivait...

"Viens, murmura-t-il au rat, on s'en va. Suit moi, et tâche de pas faire de bruit..."

Skïkny continua à avancer comme si de rien n'était mais, dès qu'il fut proche d'une ruelle, il rengaina doucement ses dagues et l'emprunta avec vitesses.
Il courut sans s'arrêter, jusqu'à ce qu'il arriva devant un mur : cul de sac. Regardant alentour, il observa un jonchement de pierre et de déchets qui menait... jusqu'à une fenêtre...

"J'espère que tu sais grimper, lança-t-il au rat."

Jetant un bref coup d'oeil derrière lui pour vérifier que la silhouette le suivait bel et bien, ce qui était vrai, il s'élança sur les ordures.
Sautant de pierres en ordures, il s'aperçut qu'il avait une grande aisance en grimpade, et changea son plan, espérant que son suiveur n'était pas un féru d'escalade.
Bondissant lorsque le tas fut finie, il s'accrocha au rebord de la fenêtre, et pénetra à l'intérieur de la maison avec aisance. Ne marmonnant même pas un désolé à la ménagère qui préparer le repas, il repartit vers la fenêtre, et s'accrocha cette fois-ci au rebord haut.
Aperçevant son suiveur d'un vague regard, il constata que le rat n'avait pas eu beaucoup de chances et qu'il était dans les mains de la silhouette. haussant brièvement les épaules, il se balança, et se jeta vers le haut.
Il fit un salto arrière, et réussit à s'accrochait au toit, se hissant sur celui-ci. Il se releva et courut sans reprendre son souffle. Il parcourut le toit en une traite et, arrivait à son bout, sauta d'un bond pour rejoindre un autre toit. Il courut encore, mais s'arrêta cette fois-ci au bout de son chemin : le précipice qui séparait les deux toits était trop grands.
Il jeta un bref coup d'oeil derrière son dos. Son suiveur, attrapant le rat par le coup, avait réussi à se hisser sur le toit et le rejoignait ; il l'attendrait bientôt.
Inspirant profondèment, Skïkny recula pour prendre son élan, s'élança et... sauta.
Son saut sembla durait une éternité, mais cepandant, il réussit à attraper du bout des griffes le rebord du toit. Mais ses doits glissèrent... Bientôt, il ne s'accrochait plus que d'une main au toit.
Il observa le sol, en contrebas, et estima si sa chute ne le tuerait pas. Non, mais il ne pourrait pas se relever. Il allait devoir affronter son poursuivant... A part si il réussissait à monter sur le toit.
Ses doigts glissèrent. Skïkny tomba. Sa dernière heure allait bientôt sonner...

[H.J : A quelqu'un de jouer ]

Les gens ne le regardaient point. Les gardes eux même ne parvenaient pas à trouver courage d’aller l’interroger, une chance pour Raykan qui était recherché pour assassina envers l’Empire, non, de destruction envers l’Empire. La faim le poussa à tuer trois marchands, le plus discrètement possible, chacun mort de la même façon : le cou brisé. Savourant les marchandises, qui n’étaient autre que du bétail, et se cachant dans les étroites rues de commerce de Tel’tisha, il songeait… Songeait à sa race, presque disparut aujourd’hui, qui avait été autrefois les maîtres des marais, ainsi que des dieux pour certaines croyances. Maintenant, la race ayant été à moitié exterminé, il était difficile pour un Dragonide de passer inaperçu. Tandis qu’il se perdait dans ses pensées, le regard de Raykan fut attiré par un homme, à l’apparence d’un rat, rejeté de la même façon que lui. Mais dans le cœur de l’homme-lézard, il n’y avait de place pour la pitié. Il éprouva, comme tous les passants, de la haine envers cet être mystérieux. L’envi de le suivre fut alors plus fort que lui… Il pourrait toujours être utile, plus tard…
Une fois rattrapé, un sourire se dessina sur le visage de Raykan. Allait-il le tuer ? Non… Il est bien plus fin que cela, et tuer de tel sorte un humain si… étrange, aucunes raisons… Il regarda autour de lui, remarquant qu’ils n’étaient pas tout à fait couverts de regards de la foule marchande. Il prit alors l’homme rat, le souleva légèrement pour le jeté, non pas sans violence et pourtant sans envi de causer la moindre blessure, plus loin, dans une impasse réputé pour être un lieu de pillage la nuit, et dont personne n’osait s’y aventurer même le jour.

Et bien, je vois que ton apparence est discrète !

Ses yeux fixaient ceux de l’homme rat qui se trouvait devant lui. Tant d’homme dans ce monde, alors que cette espèce n’était que voué à l’échec… L’apparence rat était-elle enfin une évolution de ces êtres si impuissants ? Il serait si dommage de gâcher une tel évolution… Chaque être sera utile, même ceux qui devrons mourir au final ! Même ceux qui l’on fait souffrir !
Souffrir… Un bien faible mot pour définir ce qu’on lui à fait subir… Par son enfance, qui fut par le passé plus calme, il avait pu voir ce qu’était sa race, vivant dans un camp dans les marées… Longtemps avant que les hommes et toutes les autres créatures toutes plus fourbes que les autres viennent leur promettre une paix, une alliance… Mais comment l’avaient-ils accepté ? Alors qu’il gardait ce village, le défendant contre tout intrus, et pourtant considéré comme un monstre…
Son regard fut attiré par l’arme de son captif. Il n’était, contrairement à la plus part des humains, très armées, ce qui avait pour effet d’étonner Raykan.

Si tu touche à ton arme, je me ferais une joie de te tordre le cou…

Il le dévisagea, incertain, puis finalement se lança…

Je doute que tu sois lié d’amitié avec l’Empire, et j’ai donc une proposition à te faire… Bien sûr il me serait possible de le faire moi-même mais vois-tu… J’ai quelques occupations… Je vois que tu te plait chez ces idiots d’Arachnides, pensant qu’ils vont changer le monde… Tous pareil… Mais je peux te présenter, d’une manière ou d’une autre, à bien plus gradé, et donc te permettre d’avoir une place plus importante… Ton image, non plus crainte par tes propres alliés, sera alors celui d’un héros… Cela ne te donne aucunes envies ?
J’ai simplement besoin que tu me rendes un petit service en échange…

Un rictus apparut sur le visage de Raykan. Avait-il trouvé, enfin, la bonne personne ? Dans ce cas, La vengeance de Raykan ne faisait que commencer…

[HRP: Désolé pour le retard, je serais probablement plus présent la semaine prochaine]

Skïkny s'écrasa avec douleur sur le sol. En haut, sur le toit, son poursuivant le regarda, puis rebroussa chemin. Peut-être avait-il décidé d'abandonner, peut-être avait-il eu de la pitié pour cet humain, que tout le monde dévisageait désormais...
Mais l'homme-rat avait eu trop d'espérances. Son poursuivant avait juste descendu les toits pour venir le chercher...
Celui-ci le prit et l'amena dans une sombre ruelle, où il le jeta par terre sans ménagements.
Skïkny put alors apercevoir celui qui apparement ne lui voulait pas tant de mal que ça. Une peau écailleuse, une queue... Son corps ressemblait en tout points à celui d'un lézard.
Pendant quelques instants, l'homme mutant cru avoir affaire à un autre humain qui, comme lui, avait été utilisé comme expérience par les Shamans de l'empire. Mais après reflexion, il compris qui était réellement son poursuivant : un dragonide.
Ces êtres de légendes qui alimentaient les histoires que lui racontait les anciens de son village natal... Mais qui avait été exterminés jusqu'au dernier...
Le "lézard" bleu lui adressa la parole :

Et bien, je vois que ton apparence est discrète !

"La tienne aussi..." Lui répondit Skïkny "dans sa barbe".

Le dragonide observa alors les dagues de celui qui l'avait poursuivi. Suivant son regard, l'homme-rat cacha vite ses armes. Après tout, peut-être que son poursuivant savait à qui elles appartennaient vraiment... Heuresement, il le menaça seulement de lui tordre le cou si il touchait à ses armes. Skïkny acquiesca puisque, de toutes façons, rien ne lui servirait de se défendre contre le lézard : si celui-ci lui était hostile, sa mort lui était assuré.
Soudain, le dragonide le regarda d'un air incertain, comme si il hésitait à lui dire quelque chose... Mais finalement, il se lança.
Après avoir entendu ce qu'il avait avait à lui dire, Skïkny se releva doucement en s'aidant du mur et remarqua que sa jambe, ou plutôt sa patte, droite était cassé.

"En effet, commença-t-il, j'ai l'Empire en horreur... Car si je suis ainsi, c'est à cause de pitoyables shamans qui ont tentés des expériences sur moi... Ils m'ont donné l'apparence d'un rat, et m'ont fait perdre la mémoire, je serai donc idiot si je les remerciait en faisant partie de leur camp... Et je me moque de mon image, qu'elle soit crainte par mes ennemis ou amis, cela m'importe peu, et je me moque encore plus d'être un héros... Et je ne suis pas un arachnide ou, du moins, pas encore un. Il me faut donc rencontrer les chefs de cette organisation pour pouvoir m'infiltrer dans ses rangs... Et si tu me le permets, je veux bien accepter ta requête, quelle qu'elle soit."

Après avoir dit ce qu'il pensait, Skïkny regarda le dragonide, espérant ne pas l'avoir "froissé"...

Skïkny écouta les propositions du dragonide. Lorsqu'il apprit qu'il devait dérober une fiole aux Arachnides, il parut hésiter mais l'instant d'après, lorsque le lézard lui déclara que les rebelles faisaient eux aussi des expériences (pensant à ce moment qu'il n'était peut-être pas fait pour être un des leurs), il ne réfléchit même pas :

"J'accepte ta proposition, quoi qu'elle fut un peu... tordue... Car elle me permettre de..."

...Tester mes nouvelles capacités faillit sortir de la bouche de Skïkny. Il préféra cepandant le garder pour lui car le dragonide pourrait le transformer en cobaye s'il découvrait que sa "transformation" lui avait conférer des sortes de... Pouvoir...
Voyant que le lézard le regardait bizzarement, l'Homme-Rat trouva un alibi :

"...Voir à quoi ressemble le lieu de rassemblement des Arachnes."

Voyant que son auditeur n'était pas convaincu, il ajouta :

"Comme ça, si je suis trahi, je pourrai facilement me venger, car je me serai déjà introduit à l'intérieur..."

Skïkny espéra que cela suffirait au dragonide. Il s'empara du papier que lui tendait le lézard, et observa la fiole.
Son contenu était rouge, couleur du sang, et il semblait pouvoir provoquer la mort à tout instants. Mais ce fut la forme de son contenant qui attira le plus le regard de l'homme mutant. Une sorte de museau, des crocs... Lorsqu'il leva la tête, l'humain mi-rat remarqua la ressemblance frappante entre le visage de son auditeur et la fiole. Celle-ci ressemblait étrangement à la tête d'un dragonide.
Haussant les épaules, Skïkny se dit qu'au moins, elle serait facile à repérer...

"Il faudrait peut-être fixer un lieu et une heure de rendez-vous, non ?"

Ecoutant la réponse du dragonide, Skïkny hocha la tête, signe de son accord. Il s'apprêta à repartir, lorsqu'il ajouta d'un ton grave :

"Au fait, si vous me trahissez ou que vous utilisez cette fiole pour quelques expériences horribles..."

Un rictus se dessina sur la geule de l'homme-rat, découvrant de longues canines pointus.

"...Je me ferais un plaisir de vous planter une de mes dagues dans le coeur..."

Sur ce, Skïkny rabattit se capuche sur sa tête, sortit de la ruelle et se perdit dans la foule ambiante...